Paris n'est plus une fête: Découverte de la vie en cabinet ministériel

Pourquoi le Premier ministre m'a-t-il engagé, moi, l'invisible, l'inconnu, le commun, le français moyen vivant entre mer et montagne, sur les bords de la méditerranée, le dilettante, l'inconstant, le fumiste comme aurait dit un de mes professeurs de lettres ? Et d'abord, comment devient-on conseiller du Premier ministre ? Car, lors de mon arrivée à Matignon, je n'étais pas encarté, ni à l'UMP ni ailleurs. Je n'étais pas conseiller d'Etat, ni ne venais des Affaires étrangères, je n'étais ni préfet ni haut fonctionnaire, je n'étais pas énarque, ni même normalien. Je n'étais rien. Je n'étais même pas de droite, mais cela, on ne me l'a pas demandé... Récit d'une expérience hors du commun qui associe à la découverte de l'univers politique celle de ce Paris qui, selon les mots d'Ernest Hemingway, est une fête. Il faut cependant l'avouer : Matignon n'a pas tenu ses promesses, et Paris non plus. Je ne cesserai donc de discuter avec Hemingway les raisons de ce triste lendemain de fête, je ne cesserai de comparer le Paris dans lequel il a vécu avec le mien. Le constat est accablant : Paris n'est vraiment plus une fête. La raison ? Peut-être réside-t-elle dans la psychologie des hommes plus que dans tout le reste, notamment des hommes politiques - le terme psychologie devant être compris dans son sens premier, celui de discours sur l'âme .